Le thème biodiversité doit être lié à celui de l'urgence climatique, une action globale des collectivités est nécessaire.
Sixième extinction de masse
Ces combats prennent aujourd’hui une tout autre résonance. La pandémie de Covid-19 est passée par là ; les luttes climatiques aussi. En quarante ans, « la biomasse des espèces sauvages − mammifères, oiseaux, reptiles − a diminué de près de 60 % », écrit Yann Wehrling, ambassadeur délégué à l’environnement, dans une série des Annales des Mines. « C’est sur cette période que se concentrent les années les plus chaudes en moyenne depuis plus d’un siècle et que la pollution des océans par les plastiques a été multipliée par dix. » Déjà interpellées sur leur bilan carbone, les entreprises se doutent bien qu’elles vont désormais en plus devoir s’aligner sur l’objectif de « zéro perte nette de biodiversité en 2030 ».
Réorienter les flux financiers
Publié fin octobre, le rapport « Financer l’extinction » de Portfolio. earth a, quant à lui, retracé une partie des flux d’argent privé concernés. Résultat : en 2019, selon les enquêteurs, pas moins de 50 grandes banques internationales auraient accordé des prêts et garanties d’une valeur de 2 600 milliards de dollars (2 200 milliards d’euros) − une somme supérieure au PIB canadien − à des secteurs moteurs de la perte de biodiversité comme la construction, les mines, l’agriculture, les industries fossiles ou encore l’exploitation forestière. Dans le collimateur, trois banques américaines arrivent en tête : Bank of America, Citigroup, JPMorgan Chase. Mais aussi une japonaise comme Mizuho Financial Group ou une française avec BNP Paribas (...)
Autre bénéfice, et non des moindres : « Faire le ménage entre la finance conventionnelle et la finance occulte. On sait que les phénomènes les plus dommageables comme la production d’or clandestine ou le trafic d’espèces illégales sont entre autres alimentés par des flux qui viennent de paradis fiscaux », rappelle-t-il. Chose certaine, selon les experts mondiaux de l’IPBES, prévenir des pandémies − et, par-delà, protéger la biodiversité − coûterait « 100 fois moins cher » que de les subir.
Source : enquête du Monde
C’est un chiffre qui vient nous rappeler, tous les deux ans, l’ampleur dramatique de la perte de biodiversité. Entre 1970 et 2016, les populations mondiales de vertébrés – oiseaux, poissons, mammifères, amphibiens et reptiles – ont décliné en moyenne de 68 %, révèle le Fonds mondial pour la nature (WWF).
L’organisation publie, jeudi 10 septembre 2020, la mise à jour de son « indice planète vivante » (IPV), à l’occasion de la treizième édition de son rapport sur l’état de la biodiversité. (…)
Source : le Monde du 10 septembre 2020