L'assemblée générale de l'ASBEC du 10 avril 2019 a décidé de faire de l'urgence climatique son point fort 2019-2020.
Lors de son assemblée générale du 10 avril 2019, l’Association pour la qualité de vie à Bernex et Confignon (ASBEC) a constaté – comme une grande partie de la société civile dans la région – qu’il y a une vraie urgence climatique. L’assemblée générale extraordinaire du 13 novembre 2019 a confirmé la démarche et validé le contenu du document. La crise sanitaire a retardé la remise du dossier.
L’association a donc décidé de réfléchir sur le sujet, puis de faire des propositions concrètes aux communes, dans l’espoir d’être associée à la mise en œuvre. Il a tout suite été évident qu’il fallait traiter les deux communes de Bernex et de Confignon ensemble, puisque certaines mesures les concernent toutes les deux, par exemple le système de location de vélos.
Le but du présent document est donc de s’adresser aux communes, tout en sachant qu’elles devront, selon les cas, s’appuyer sur les réseaux de la société civile au niveau local, et/ou intervenir au niveau cantonal.
On ne part pas de zéro, les communes de Bernex et Confignon ont déjà commencé à agir.
L’ASBEC demande que les ateliers Agenda 21 / Agenda 2030 soient relancés à Bernex et Confignon spécifiquement sur le thème climat, en demandant aux citoyens de faire des propositions pour réduire les gaz à effet de serre au niveau communal.
Énergie
L’ASBEC demande de fixer des objectifs ambitieux et de viser à la société à 2000 watts.
L’ASBEC demande que les nouveaux bâtiments soient neutres en énergie, et que les communes rappellent cette exigence lors des préavis qu’elles établissent à l’intention des services cantonaux. Cela vaut pour les futurs quartiers de Bernex-Est et des Cherpines.
L’ASBEC demande que Bernex et Confignon réduisent leur dépendance à l’égard des énergies fossiles.
L’ASBEC demande que l’énergie solaire soit une priorité à Bernex et à Confignon, y compris dans les villages. Tous les bâtiments appartenant aux communes devront avoir des capteurs solaires
Mobilité
L’ASBEC demande la mise à 30 km/h ou moins (par exemple en zone de rencontre) de la totalité des villages et quartiers d’habitation des deux communes.
L’ASBEC demande un plan piéton (obligatoire selon la LCPR) ambitieux, qui résolve le problème des coupures. Il est important de prioriser les piétons par rapport aux autres moyens de transport.
L’ASBEC demande un Plan vélo intercommunal ambitieux, à établir en concertation avec les habitants et les associations. Les nouvelles formes de mobilité patins à roulettes, trottinette devraient être incluses.
Un bureau d’études devrait être mandaté à cette fin.
L’ASBEC demande que la mise en place de deux voies vertes
Environnement - biodiversité
L’ASBEC demande la végétalisation des toits, partout où c’est possible et souhaitable.
L’ASBEC demande qu’un arbre soit planté pour chaque nouvel habitant, soit environ 20 000 d’ici 2030 (Bernex-Est et Cherpines).
L’ASBEC demande que la préservation et la promotion de la biodiversité soient intégrées dans toutes les actions, préavis, décisions et autres ; spécifiquement, que l’impact sur la biodiversité et le climat soit considéré lors de chaque projet.
"En l’état actuel, il est trop tard pour éviter une partie du réchauffement annoncé, mais il est encore temps pour éviter le pire.
Rien n’est inutile et il est indispensable d’agir à tous les niveaux.
Sur le système financier soutenant les énergies fossiles, à l’échelle individuelle et dans les communes. […] Il y a maintenant urgence.
Dans la prochaine décennie, il faudrait abandonner complètement les énergies fossiles »
Martine Rebetez, climatologue
dans le dossier « plan climat des communes, quel impact ? » dans le Régional du 28.02.19
Aujourd’hui, nous sommes déjà à 1,2° C de réchauffement et il est déjà trop tard pour rester sous la barre des 1,5° C, valeur que nous dépasserons dans la décennie selon certains modèles, peut-être même avant 2025.
Il faut cesser d’affirmer que ce serait encore possible de ne pas dépasser les 1,5° C.
Quand une molécule de dioxyde de carbone entre dans l’atmosphère, elle n’exprime rapidement qu’un tiers de son pouvoir de réchauffement; les deux autres tiers ne se déploient que sur des décennies. Nous avons donc d’ores et déjà décidé des 2° C en 2040.
De plus, les aérosols du Sud cachent une partie des effets du réchauffement potentiel. Il s’agit aujourd’hui de tout faire pour limiter le réchauffement à 2° C, mais c’est malheureusement mal parti avec la donne politique internationale.
C’est le côté tragique du climat, on décide d’effets qui ne se produiront que beaucoup plus tard; et donc, inversement, c’est avant que les effets ne se déploient qu’il conviendrait d’agir!
Dominique Bourg
philosophe franco-suisse, professeur honoraire à l'Université de Lausanne, spécialiste des questions environnementales.